April 19, 2025
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Burundi 2025 : Une course électorale semée d'embûches

À l’approche des élections législatives de 2025 au Burundi, le paysage politique s’annonce tumultueux. Conformément à la Constitution de 2018, le pays s’apprête à renouveler son Assemblée nationale, mais le processus électoral soulève déjà de nombreuses controverses.

Le 15 octobre 2024, la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI) a dévoilé le calendrier électoral pour 2025. Les élections législatives et communales sont prévues pour le 5 juin 2025, suivies des élections sénatoriales le 23 juillet et des élections des conseillers de collines et de quartiers le 25 août.

En avril 2024, un nouveau code électoral a été adopté, introduisant des changements significatifs, notamment une augmentation substantielle des cautions exigées des candidats. Ces modifications ont été perçues par l’opposition et la société civile comme discriminatoires et limitant la participation politique.

La composition des équipes de la CENI, dominée par le parti au pouvoir, a suscité des critiques. Sur les 36 partis politiques agréés au Burundi, seul le parti au pouvoir est représenté à tous les niveaux de la CENI, tandis que certains partis n’ont même pas obtenu de représentation dans les commissions communales.

Un tournant majeur s’est produit en mars 2024 avec la destitution d’Agathon Rwasa, principal opposant, de la présidence de son parti, le Conseil National pour la Liberté (CNL). Cette décision, considérée comme une violation des statuts du parti, a marqué le début d’une série d’obstacles pour l’opposition.

Face à cette situation, Rwasa a tenté de se présenter aux élections en formant une coalition avec quatre autres partis politiques, nommée “Burundi bwa bose” (Un Burundi pour tous). Bien que reconnue par le ministère de l’Intérieur en décembre 2024, cette coalition a rapidement rencontré des difficultés. Le 31 décembre 2024, la CENI a rejeté la candidature de Rwasa et d’une dizaine de membres de la coalition “Burundi bwa bose” pour les élections législatives de juin 2025. La CENI a justifié cette décision en arguant que Rwasa et ses partisans étaient toujours membres du CNL, un parti suspendu, ce qui n’est pas membre de ladite coalition. Et le groupe est donc écarté définitivement de la course électorale de cette année 2025.

Malgré ces controverses, certains partis politiques, se disent satisfaits de l’avancement du processus électoral.

À quatre mois des premières élections, la tension politique au Burundi ne cesse de monter. Les partis d’opposition et la société civile expriment leurs inquiétudes quant à l’équité et la transparence du processus électoral, tandis que le gouvernement et la CENI affirment que les préparatifs se déroulent conformément à la loi.

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